pour piano solo et cinq instruments
Écrit entre décembre 1995 et février 1996, « In memoriam Manuel de Falla », pour piano et cinq instruments, a été créé le 17 avril 1996 à Madrid par la pianiste Ulrike Engels et les solistes de l’orchestre de Grenade, sous la direction du dédicataire de l’œuvre, Yvan Nommick.
L’idée de ce concerto de chambre revient à Yvan Nommick, qui, alors pensionnaire à la Casa de Velázquez en tant que musicologue, proposa à Vincent Paulet d’écrire une pièce destinée à être jouée à la suite du « Concerto » pour clavecin de Falla.
Dans le programme du concert de création (organisé à l’occasion du cinquantenaire de la mort de Falla), Yvan Nommick apportait les précisions suivantes :
« La partition se divise en cinq mouvements : introduction et « Letanía » (Litanie), « Danza » (Danse), « Noche » (Nuit), « Danza », « Adiós » (Adieu). Sa structure formelle, clairement symétrique, correspond au plan A-B-C-B-D ; un matériau mélodique et harmonique très succinct, exposé au cours des premières mesures et développé tout au long de l’œuvre grâce à un art consommé de la variation, assure son unité. L’effectif instrumental est identique à celui du « Concerto » de Falla, à deux différences près : le piano se substitue au clavecin, et le hautbois joue aussi le cor anglais.
« In memoriam Manuel de Falla » est, selon le compositeur, « une grande pièce méditative, de laquelle émergent deux danses rapides ». La présence de Falla, suggérée par la tournure mélismatique des différents thèmes et motifs, et la construction de certains accords sur la base de quintes superposées, se révèle pleinement dans le dernier mouvement (« Adiós »), avec la citation du premier accord du passage de « l’Amour sorcier » intitulé « Medianoche » (« Minuit »). La répétition de cet accord, entrecoupée de fragments des mouvements précédents, crée une atmosphère de cloches lointaines qui envahit peu à peu l’auditeur d’une torpeur où le temps semble aboli. Deux brefs accords, dans le registre le plus grave du piano, apportent à l’œuvre sa conclusion. »
(traduit de l’espagnol par Vincent Paulet)
(fl, Htb, Cl, Vln, Vcl)
composition : 1995 – 1996 création : 1996, Madrid, Institut Français, dans le cadre du cinquantenaire de la mort de Manuel de Falla, par Ulrike Engels, piano, et les solistes de l’orchestre Ciudad de Granada, dir. Yvan Nommick
durée : 18’30
éditeur : Jobert
discographie : Jacqueline Méfano (piano), Ensemble 2E2M, dir. Paul Méfano, 2000 (MFA/Radio-france, « Concertos de chambre », MFA 216035)
également au répertoire de Carole Carniel, Geneviève Girard, Véronique Briel et Jean-Marc Bouché (piano), l’Atelier Musical de Touraine, Bernard Calmel, François-Xavier Roth et Pierre Roullier (dir.)